Logement neuf : la météo immo montre une tempête historique

Edition du 18/09/2025

Malgré l’optimisme affiché de certains promoteurs, les derniers chiffres sont ténus et l’immobilier neuf continue de s’enliser d’après la météo immo d’Adéquation à fin août qui dresse le portrait d’un marché toujours en crise profonde.

marché immobilier neuf 2025
Le neuf dans le rouge : symbole d’un marché en panne, entre mises en vente au plus bas et acheteurs particuliers qui désertent. © Shutterstock

Plusieurs grands noms de la promotion immobilière ont récemment évoqué leur optimisme à l’image d’Alexandre Lourette de Bouygues Immobilier, pourtant, le thermomètre de l’immobilier neuf reste au rouge vif. Selon les chiffres exclusifs publiés par Adéquation, société experte des marchés immobiliers, le mois d’août 2025 confirme l’ampleur d’une crise sans précédent. Entre effondrement des mises en vente, disparition des investisseurs et stocks qui stagnent, le marché peine à retrouver son souffle.

 

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51 000 mises en vente : record négatif pour le neuf 

Jamais le neuf n’avait autant reculé. Sur les douze derniers mois, seules 51 000 mises en vente ont été enregistrées. Un plancher historique, qui illustre la paralysie d’un secteur déjà fragilisé malgré un léger sursaut en début d’année.

 

Investisseurs particuliers : une espèce en voie de disparition

Ils étaient 25 000 à réserver un logement sur les huit premiers mois de 2019. En 2025 ? À peine 6 500. Le contraste est saisissant : les investisseurs particuliers désertent massivement le neuf, asphyxiés par des conditions de financement durcies et des rendements jugés trop faibles depuis la fin du dispositif Pinel et en attendant un hypothétique statut du bailleur privé espéré pour le PLF 2026.

 

12 % de logements livrés invendus : un stock figé qui s’éternise

Le stock de logements invendus reste bloqué autour de 12 % des programmes livrés, quand la moyenne de long terme ne dépasse pas les 5 %. Ni aggravation, ni véritable amélioration : le marché reste englué, sans capacité à absorber l’existant.

 

Ventes en bloc : le coup de frein institutionnel

Longtemps considéré comme un relais de croissance, le marché des ventes en bloc marque le pas. Sur le premier semestre 2025, la chute est sévère : - 22 %. Les investisseurs institutionnels se retirent, ramenant les réservations à 50 000 logements sur douze mois, après trois années fastes.

 

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Maisons individuelles : la surface rétrécit

Autre signal inquiétant : la surface moyenne des maisons individuelles autorisées atteint un creux historique. Depuis janvier, elle plafonne à 115 m², contre 126 m² dans les années 2000. Du jamais vu depuis 25 ans, qui reflète les arbitrages contraints des ménages face au foncier rare et aux budgets sous tension. Malgré tout, il faut noter que les ventes de maisons repartent depuis l’élargissement du PTZ en avril. Lire aussi - Rebond des maisons individuelles grâce au PTZ : simple sursaut ou vraie reprise ?

 

50 000 réservations attendues en 2025 : un record… à la baisse

En revanche, le verdict est sans appel pour la promotion immobilière. Si les tendances se confirment, seulement 50 000 logements neufs en VEFA devraient être réservés d’ici la fin de l’année. Un volume jamais atteint, synonyme d’un nouveau décrochage de - 10 % par rapport à 2024, année déjà historiquement basse.
Ainsi, en quelques chiffres, la dernière « météo immo » d’Adéquation résume l’ampleur de cette crise qui perdure. Avec un plancher historique de mises en vente, une demande privée en berne et des investisseurs institutionnels comme particuliers en retrait, le logement neuf traverse une zone de turbulences dont il ne parvient pas à sortir.
Une question reste entière : est-ce que, comme le souffle certains majors de la promotion, le marché s’apprête pourtant à sortir de la grisaille ?

Par Rédaction

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